«Pourquoi le Protocole relatif aux droits de la femme est important pour toi ?»

En juin, les chefs d'Etats et de gouvernements de l’Union africaine se réuniront pour un sommet sous le thème : «L'autonomisation des jeunes pour le développement durable». C’est dans cette perspective que Egalité Maintenant, ainsi que les autres membres de la Coalition SOAWR, ont invité les jeunes à réfléchir sur l’importance du Protocole relatif aux droits des femmes en Afrique, à travers un concours d’essai. Quatres meilleurs essayistes, dont deux francophones et deux anglophones, ont été choisis.

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En Octobre 2010, la Décennie de la Femme Africaine (2010-2020) était officiellement lancée à Nairobi, au Kenya. La Décennie est un moment critique pour l'avancement des droits des femmes et l'égalité de genre sur le continent. Le Mouvement de Solidarité pour les Droits des Femmes africaines (SOAWR), qui regroupe 37 organisations à travers le continent, s'est engagée à veiller à ce que les Etats membres de l'Union Africaine (UA) ratifient et appliquent le Protocole à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples relatif aux droits des femmes en Afrique, en tant qu’instrument qui jouera un rôle important dans la réalisation des objectifs de la Décennie. Actuellement, le Protocole a été ratifié par 30 états membres de l’UA . ‘ Néanmoins, il n’a pas encore été ratifié par 19 états membres tandis que quatre autres – Botswana, Egypte, Erythrée et Tunisie – n’en sont pas encore signataires. Parallèlement, et malheureusement, tous les Africains n’ont pas conscience de l’existence du Protocole et de son importance.

A Malabo, en Guinée équatoriale, ce mois de juin, les Chefs d'Etats et de Gouvernements se réuniront pour un sommet sous le thème : «L'autonomisation des jeunes pour le développement durable». L’action de la jeunesse est essentielle au développement du continent, et de manière plus spécifique, en assurant que les filles et les femmes peuvent contribuer de manière tout aussi estimable à ce développement. C’est dans cette perspective que Egalité Maintenant, ainsi que les autres membres de la Coalition SOAWR ont invité les jeunes (entre 18 et 25 ans) à réfléchir sur l’importance du Protocole relatif aux droits des femmes en Afrique, à travers un concours d’essai au cours duquel les candidats devaient répondre à la question: « Pourquoi le Protocole relatif aux droits des femmes en Afrique est important pour toi ? », à travers un essai de 2000 mots maximum, en anglais ou en français.

Le jury du concours, dirigé par Egalité Maintenant, était composé des membres de la Coalition SOAWR, représentée par Alliances for Africa, Association des Juristes Maliennes, the Centre for Human Rights at the University of Pretoria, Inter-African Committee on Traditional Practices Affecting the Health of Women and Children, People Opposing Women Abuse, and Réseau Interafricain pour les Femmes, Médias, Genre et Développement ainsi que par des editeurs de Pambazuka.

Ils ont sélectionné les quatres meilleurs essayistes, dont deux francophones et deux anglophones, qui recevront tous une copie de African Women Writing Resistance:An Anthology of Contemporary Voices, édite par Jennifer Browdy de Hernandez, Pauline Dongala, Omotayo Jolaosho, et Anne Serafin. Les trois meilleurs essais en français et en anglais ont aussi été sélectionnés pour être publiés sur le site de Pambazuka News (www.pambazuka.org). Egalité Maintenant financera (à travers le projet Oxfam Raising Her Voice) la participation d’un des gagnants au sommet de l’Union Africaine au mois de juin. Oxfam financera aussi la participation des trois autres gagnants au sommet.

Le jury a été content de recevoir des essais bien pensés et bien écrits, de jeunes de plusieurs parties du continent, qui mettent tous l’accent sur l’importance du Protocole et exhortent les gouvernements à s’engager pleinement pour sa mise en œuvre. Nonyelum Umeasiegbu, par exemple, souligne (en anglais) : «si la Charte avait été mise en oeuvre même une année après sa déclaration, je n’aurais pas perdu mon amie de suite d’un accouchement ».

Toutefois, elle reste optimiste quant à l’égalité possible qu’apporte la mise en œuvre du Protocole. Optimisme partagé par Laurence Lemogo qui écrit, « Le Protocole de Maputo, texte spécifique, qui traite directement des droits des femmes africaines, est incontestablement un progrès vers le firmament de la libération de celles-ci ». Cependant, selon Itodo Samuel Anthony (en anglais), si « ce Protocole fournit des outils puissants pour le changement, il doit être vulgarisé. En dépit de mon ouverture, il m’a fallu ce concours d’essai pour en entendre parler pour la première fois… Pour rendre le Protocole effectif, nous aurons besoin d’action, spécialement à la base. »

Ainsi, comme le conclut Nelly Nguegan, il «reste encore à vulgariser ce Protocole afin que nul n’ignore la loi, et surtout à l’appliquer pour l’efficacité de la lutte. Ne serait-ce pas là tout l’enjeu et l’importance du Protocole de Maputo : son application? »

Bien qu’il ait été difficile de de sélectionner les gagnants, à cause de la grande qualité de tous les essais les candidats cités plus haut ont été sélectionnés comme gagnants du concours pour leurs essais en anglais et en français. Egalité Maintenant adresse ses remerciements à tous les jeunes ayant participé au concours, ainsi qu’aux membres du jury pour leur lecture énergique et attentionnée de tous les essais, leur mûre réflexion dans le choix des gagnants. Nous remercions particulièrement Fahamu pour sa contribution par le don des livres et les éditeurs de Pambazuka pour leur participation et la fourniture d’une plateforme pour une grande diffusion de ces essais. Nous remercions également Oxfam pour son soutien dans l’organisation de la participation des finalistes au sommet de l’UA.

* Brenda Kombo, Egalité Maintenant Bureau de Nairobi, de la part de la coalition SOAWR

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