Session spéciale de la conférence des ministres de la Santé de l’UA
Dr Morissanda Kouyaté livre ici un compte-rendu détaillé de la Session spéciale de la conférence des ministres de la Santé de l’Union Africaine, tenue du 18 au 22 septembre 2006 à Maputo (Mozambique). Avec le thème ‘Accès universel aux Services intégrés de Santé en matière de Sexualité et de Reproduction en Afrique’, la conférence a aboutit à la mise sur pied d’un Plan d'Action (2007-2010) avec le but d’harmoniser les approches existantes et surtout de passer à une promotion effective des droits des individus en matière de sexualité, reproduction et de lutte contre le SIDA.
Cette session spéciale de la conférence des ministres de la Santé de l’Union Africaine a été organisée en collaboration avec le gouvernement du Mozambique, UNFPA et IPPF, avec l’appui le soutien financier de l’Union Européenne et de.
Les participants étaient les ministres de la santé des pays de l’Union Africaine, les organismes spécialisés des nations unies, des organisations non gouvernementales régionales et internationales, madame le vice-premier ministre de la République de Chine, plusieurs organismes privés dont les Fondations Bill & Melinda Gates, Packard Foundation etc.
La conférence a été ouverte par Madame Dr Luisa Dias Diogo, premier Ministre du Mozambique.
La conférence avait deux objectifs :
1. Adopter une approche globale dans le domaine de la santé en matière de sexualité, de reproduction et de lutte contre le VIH/SIDA.
2. Adopter un plan d’action pour la mise en œuvre d’un cadre d’orientation pour la promotion des droits et de la santé en matière de sexualité, de reproduction et de lutte contre le VIH/SIDA.
Les travaux de la conférence se sont déroulés en deux phases : la première (18-20 septembre 2006) a été consacrée à l’examen, à la discussion et à l’amendement des textes techniques de travail, notamment le plan d’action, par les experts ; la deuxième (21-22 septembre 2006) a connu la participation des ministres de la santé qui ont entériné les textes proposés.
Les thèmes ci-dessous ont été présentés et discutés :
1. Bonnes pratiques en prestation de services de santé de et de droits en matière de sexualité et de reproduction (SDSR) ;
2. Interventions efficaces pour la prévention de la morbidité et de la mortalité maternelles, y compris l’avortement dans de mauvaises conditions ;
3. Macroéconomie de la santé en matière de sexualité et de reproduction ;
4. Elimination des pratiques traditionnelles néfastes, y compris la prévention et la gestion de la fistule obstétricale en Afrique (préparée par Dr Morissanda KOUYATE);
5. Approches et programmes pour l’établissement d’un lien entre les droits, les services de santé en matière de sexualité et de reproduction ainsi que les services de lutte contre le VIH/SIDA ;
6. Repositionnement de la Planification Familiale pour réduire les besoins non satisfaits ;
7. Sécurité d’approvisionnement en produits de santé de la reproduction ;
8. Stratégies pour l’amélioration de la qualité des soins maternels et périnatals ;
9. Situation de la population en Afrique en 2006 : composante de la santé en matière de reproduction ;
10. Meilleure utilisation des ressources humaines et financières pour la santé en matière de reproduction et participation du secteur privé.
Ces importants exposés ont suscité un grand intérêt auprès des participants qui les ont largement discutés. L’utilisation du terme ‘’avortement’’ a été discuté car il très sensible ; cependant, du fait que l’avortement demeure un grave problème de santé, les pays ont été sollicités pour en tenir compte conformément aux contextes nationaux.
Le Plan d'Action (2007-2010) pour la mise en œuvre du cadre continental pour la promotion des droits et de la santé en matière de sexualité et de reproduction en Afrique a été élaboré dans un cadre comprenant a) le Plaidoyer, b) la mobilisation sociale, c) le renforcement des capacités, et d) les services.
Le coût global du Plan d'Action a été évalué à 8 milliards de dollars US sans que l’on ne sache clairement les sources de financement.
Au cours des discussions, nous (moi-même appuyé par plusieurs autres partenaires) avons insisté sur le fait que l’Union Africaine doit absolument tenir compte de ses acquis notamment le Protocole de Maputo qui comporte une valeur certaine et une grande avancée dans le domaine de la Santé de la Reproduction.
Le Pratiques Traditionnelles Néfastes notamment les Mutilations Génitales Féminines (MGF) et les mariages précoces ont occupé une importante place dans les discussions au point que certains ministres ont proposé d’organiser une session spéciale sur ce sujet.
Exceptionnellement, les participants ont écouté une communication sur la grippe aviaire particulièrement sur les objectifs de la prochaine conférence africaine sur ce sujet prévu en novembre prochain à Bamako au Mali.
En conclusion, il faut noter que l’engagement de l’Union Africaine dans la santé et les droits en matière de sexualité et de reproduction est un engagement politique et stratégique fort pour la région africaine. En dépit de cet acquis, la société civile doit rester mobilisée pour encourager et accompagner l’Union Africaine pour la réalisation de ses objectifs dans ce domaine.
* Dr Morissanda KOUYATE est le Secrétaire Général CPTAFE et aussi Directeur des Opérations du Comité Inter-Africain
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