La Tunisie doit mettre en place un nouveau modèle de développement pour sortir de la pauvreté deux millions de Tunisiens en cinq ans, sous peine d'un retour de la dictature, a affirmé le président Moncef Marzouki, en écho au Forum social mondial (FSM) qui s'achevé samedi 30 mars. Selon lui, les libertés acquises par les Tunisiens n'auraient "pas de valeur" sans la satisfaction de leurs droits économiques et sociaux". Plus de deux après le soulèvement qui a renversé le régime de l'ex-président Ben Ali, la Tunisie reste confrontée à des conflits sociaux parfois sanglants.

Plusieurs organisations et associations participantes au Forum social mondial ont discuté de la souffrance des immigrés et des obstacles qui les empêchent de s'intégrer dans les pays d'accueil. Les immigrés des pays du Sud vers ceux du Nord font face à plusieurs difficultés dont, en particulier, l'ignorance de la langue qui contribue à créer une sorte d'isolement culturel et social et qui prive la personne immigrée d'accéder aux prestations de base. Telle est la principale idée formulée lors d'un atelier organisé à l'initiative du Forum des associations d'immigrés sur la situation sanitaire des immigrés entre l'inégalité sociale et l'inégalité sanitaire. Ils ont ajouté que le dossier de l'immigration doit être traité en tant que réalité et non en tant que problème.

Le rappeur Weld El 15 joue au chat et à la souris avec les autorités tunisiennes. Depuis qu’il a publié, le 3 mars, sur Internet un clip vidéo "Boulicia Kleb" ("Les policiers sont des chiens") et que deux de ses compagnons d’aventure, le vidéaste et une actrice, ont été arrêtés le 10 mars et leurs photos publiées sur Facebook, le musicien est en cavale. Condamné par contumace à deux ans de prison ferme pour, notamment, "atteinte aux bonnes mœurs", il refuse de se rendre aux autorités tunisiennes, dit ne rien regretter et s’apprêter à tourner un nouveau clip.

Le Forum social mondial 2013 s’est ouvert, mardi 26 mars à Tunis, par un débat sur la condition de la femme. Une «assemblée de femmes en luttes» contre la discrimination a fait entendre sa voix lors du débat d’ouverture. Deux ans après le début du Printemps arabe, qui a vu des islamistes arriver au pouvoir dans plusieurs pays, la question de la place de la femme dans la société est sensible. Les féministes tunisiennes ont en particulier vivement critiqué les islamistes du parti Ennahdha, qui dirigent le gouvernement tunisien, les accusant de vouloir revenir sur leurs acquis, uniques dans le monde arabe, au lieu de consacrer l'égalité des sexes.