Ceci est une déclaration de l’Union pour la renaissance/ Parti sankariste (UNIR/PS), à l’occasion du 62e anniversaire de la naissance du président Thomas Sankara. Le parti saisit l’occasion pour rappeler sa ligne idéologique et politique.?
Né le 21 décembre 1949, le président Thomas Isidore Noël Sankara aurait pu fêter ses 62 ans ce 21 décembre 2011. Il avait seulement 38 ans quand il a été assassiné. L’UNIR/PS, continuateur de l’œuvre du camarade président, voudrait, à cette occasion de la date anniversaire de la naissance du père de la révolution, rappeler l’exemplarité de la vie de l’homme d’Etat dont l’action politique restera pour toute l’Afrique un modèle et un chemin à suivre pour le progrès et l’épanouissement des peuples opprimés.
En effet, la pensée de Thomas Sankara et son parcours politique revisités en 2007 par les sankaristes du monde entier, à l’occasion du symposium international tenu à Ouagadougou, ont donné lieu à la naissance de l’UNIR/PS en tant que fusion des principales forces politiques sankaristes.
Conscient que sa chute est inévitable avec l’unité des sankaristes, le pouvoir de Blaise Compaoré qui, déjà en 2007, a tenté vainement de faire obstacle à la tenue du symposium international Thomas Sankara, a dû multiplier les intrigues, les tentatives de falsifications de l’histoire politique de notre pays, les dénigrements et les attaques directes et personnellement dirigées contre le président du parti. Ayant également lamentablement échoué sur ce terrain, il essaie une infiltration d’éléments pseudo-sankaristes dans les rangs de l’UNIR/PS. Démasqués et mis à l’écart aujourd’hui, l’UNIR/PS s’est renforcée dans sa cohésion et dans sa ligne politique dans le contexte d’une société en déconfiture, sans morale, et où les valeurs d’éthique et d’intégrité sont littéralement hypothéquées par des hommes politiques sans foi ni loi et où, au plan international, la barbarie des puissances impérialistes est le reflet de la grave crise financière qui montre les limites du capitalisme sauvage.
Cette situation, preuve d’un désarroi collectif, a fait naître légitimement, dans la conscience de notre vaillant peuple, l’idée selon laquelle un homme politique est a priori un vulgaire imposteur. Seul Thomas Sankara est cité comme l’unique cas d’exception dont l’intégrité, la probité, le courage, la charité et le don de soi ont fait que la postérité, qui a inscrit son nom dans l’histoire, retient de lui comme ayant été le président des pauvres pour qui il a donné sa vie.
C’est donc ce défi de perpétuer l’exemple atypique de l’action politique de l’homme que l’UNIR/PS a vu le jour avec la ferme conviction et la foi inébranlable que, démocratiquement, le peuple burkinabè qui reste attaché aux idéaux de Thomas Sankara imprimera sa marche irréversible sur le rythme de son histoire qui est confisquée depuis bientôt un quart de siècle par des hommes qui font que la politique est devenue l’art du mensonge, de la tricherie, du marchandage, du clientélisme et au pire des cas, de l’arbitraire, de la répression et de l’injustice inhérente à toute dictature, faisant ainsi que la politique est une chose où peu de gens honnêtes osent encore s’engager. Nombreux sont ceux qui préfèrent la fuir comme la peste.
Tel est malheureusement le visage de la démocratie dans le pays dit émergent de Blaise Compaoré, avec les passe-droits, les marchés publics octroyés à la belle-famille et aux amis, l’insécurité sur tous les plans, le chômage, les injustices sociales, la gabegie, les marginalisations de toutes sortes, etc., avec pour conséquence les crises à répétition obligeant nos braves populations désabusées à crier chaque jour leur ras-le-bol partout dans les secteurs et villages de tout le Burkina. De plus en plus, les citoyens veulent se faire justice et cela se constate dans tous les maillons de notre société, y compris le domaine du sport avec aussi des crises sans fair-play.
Cette situation objectivement insurrectionnelle a mis en émoi tout un système qui ne lésinera pas sur les moyens, même les plus cyniques et sauvages, pour résister à l’aspiration d’un changement fondamental exigé par notre peuple. La preuve par exemple est donnée par les réformes politiques et institutionnelles annoncées à travers le Conseil Consultatif sur les Réformes Politiques (CCRP) dont l’échec cuisant a été en réalité le fait de la contre- offensive active des vrais démocrates et patriotes qui, à l’unisson ont dit non à la révision de l’article 37 de la Constitution.
L’UNIR/PS voudrait ici féliciter et encourager cette société civile et cette opposition qui, avec lucidité, refusent courageusement de compromettre la démocratie au Burkina Faso. Notre parti les exhorte à converger leurs pertinentes positions en vue du renforcement des acquis de notre peuple.
Que nous soyons alors taxés pour cela de parti radical, nous en assumerons la pleine et entière responsabilité devant notre peuple, mais plus que jamais, nous sommes déterminés à avancer avec ce peuple dans sa quête d’un bonheur pour tous.
Voilà pourquoi l’UNIR/PS minimise les obstacles divers qui se dressent devant lui, pétri et nourri par la pensée de Thomas Sankara qui disait ceci devant ses bourreaux : « Tuez Sankara, des millions de Sankara naîtront ».
En revanche, à l’UNIR/PS, notre credo est fondamentalement d’élever le niveau de conscience politique et idéologique de nos militants à travers les structures du parti. D’ores et déjà, le Secrétariat exécutif national a instruit tous les coordonnateurs régionaux d’organiser des assemblées générales dans les 45 provinces afin d’évaluer la fonctionnalité des structures de base. Ensuite, il est conçu un programme de formation des militants avec une équipe de cadres formateurs du parti et cela, en marge des rencontres d’échanges que le président du parti aura notamment avec les femmes, les jeunes et les coordinations régionales.
Cette dynamique qui intervient après la totale restructuration du parti depuis son premier congrès constitutif de mars 2009 est une indication de la nature réelle de l’UNIR/PS qui est un parti, faut-il le rappeler, révolutionnaire de lutte de classes d’obédience sankariste dont les principes organisationnels excluent la trahison et l’indiscipline qui sont aux antipodes des valeurs de tolérance, de liberté et de démocratie.
Forts des leçons que nous tirons de la traîtrise du 15 octobre 1987 et fortifiés par l’histoire de notre peuple, nous nous sommes aguerris également des luttes multiformes qui nous ont souvent révélé la face hideuse cachée de certains hommes.
C’est pourquoi, la vie et l’œuvre du président Thomas Sankara sont notre bréviaire de tous les jours qui nous inspire et éclaire notre action politique au quotidien.
En choisissant un 21 décembre pour fonder l’UNIR/PS, il est clair qu’au-delà du symbolisme, des sankaristes se sont engagés à faire du parti l’œuf, le creuset de la convergence de toutes les luttes menées pour un Burkina Faso où le progrès n’est pas dans ces concepts creux et théoriques mais réside dans l’action concrète appuyée d’une volonté politique réelle qui ouvre au peuple une voie d’épanouissement, de liberté, de justice et de développement à travers une gouvernance qui avait fait de la chose publique la chose la mieux respectée sous la présidence du Camarade Thomas Sankara.
Comme on ne peut pas tuer les idées, l’UNIR/PS, en perpétuant la mémoire de Thomas Sankara, se positionne aussi comme une force alternative avec un projet de société adapté aux mutations et aux exigences du moment qui sont désormais la lutte de notre peuple pour le changement et pour une démocratie réelle et effective qui passe par le démantèlement du régime de Blaise Compaoré.
* Me Bénéwendé S. Sankara est président de l’UNIR/ PS
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