Le peuple et la jeunesse de Tunisie qui ont fait la révolution et porté au pouvoir les forces politiques actuelles, constatant jour après jour leur incurie dans la gestion des affaires du pays, expriment leur mécontentement de ne rien voir venir pour améliorer leur situation, et veulent le faire savoir.
Depuis plusieurs jours, dans la ville de Siliana (région centre-ouest de la Tunisie), un bras de fer est engagé entre la population, soutenue et encadrée par la centrale syndicale Ugtt, et le gouverneur régional Ahmed Ezzine Mahjoubi, nommé par le parti Ennahdha. La population, ayant constaté depuis plusieurs mois l’incapacité de ce gouverneur à traiter leurs problèmes et ceux de la région autrement que par l’incompétence et le mépris, a fini par s’en lasser et demande sa démission et son remplacement.
Ce bras de fer, depuis trois jours déjà, a pris un tour dramatique : 200 à 300 blessés par des tirs de munitions à grenailles, et de nombreuses arrestations. Les capacités d’accueil du petit hôpital régional sont complètement saturées, et le personnel soignant est débordé, à tel point que plusieurs forces de la société civile et politique appellent le personnel médical des autres régions à la solidarité et au volontariat.
Rassemblements, manifestations, sit-in et révoltes sont devenus les seuls moyens dont disposent les Tunisiennes et Tunisiens pour signaler la précarité de leurs situations et la marginalisation de leur région, particulièrement les régions déshéritées à l’origine de la révolution du 14 janvier 2011. Le gouvernement de la Troïka, dominé par le parti Ennahdha, répond à ces sollicitations par toutes sortes d’incriminations fallacieuses, allant jusqu’à accuser les citoyens et militants contestataires d’être « à la solde du régime déchu », d’être des « contre-révolutionnaires » et des « ennemis du processus démocratique » dans le pays, afin de justifier les campagnes de répression qu’il mène contre ces mouvements par les forces de l’ordre et/ou les milices à sa solde.
Ce soulèvement populaire à Siliana après ceux de Sidi-Bouzid, Gafsa, Béja et d’autres régions de la Tunisie apporte un démenti cinglant à toutes ces allégations. Le peuple et sa jeunesse qui ont fait la révolution et porté au pouvoir les forces politiques qui nous gouvernent, constatant jour après jour leur incurie dans la gestion des affaires du pays, expriment leur mécontentement de ne rien voir venir pour améliorer leur situation, et veulent le faire savoir de manière pacifique. Les forces qui détiennent le pouvoir dans le contexte de transition en Tunisie, constatant cette perte de confiance et mues par un désir ardent de rester en place, tentent désespérément de masquer leur incompétence en utilisant la répression, le pourrissement des situations et la division des forces de la démocratie et du progrès.
Nous, militantes et militants, membres d’associations et/ou d’organisations politiques tunisiennes à l’étranger :
- affirmons notre soutien total aux revendications légitimes de la population de Siliana contre le népotisme et les nominations partisanes sans critères objectifs de compétences ;
- réaffirmons notre soutien à l’Ugtt, et dénonçons toutes les tentatives qui cherchent à lui nuire dans le but évident de l’empêcher de jouer pleinement son rôle ;
- exigeons l’arrêt immédiat de la répression, la libération des détenus, et demandons au gouvernement provisoire de recourir plutôt au dialogue pour trouver les solutions adéquates aux vrais problèmes et revendications de la population ;
- demandons l’évacuation de la ville de Siliana par les unités de répression dépêchées par le gouvernement et leur remplacement par des unités médicales et sanitaires pour soigner les blessés et secourir les traumatisés ;
- demandons aux forces démocratiques et progressistes en France et dans le monde de se joindre à ce mouvement de solidarité avec la population de Siliana et de soutenir les luttes du peuple tunisien pour accéder à la démocratie et pour la liberté et la dignité. appelons à un :
Rassemblement de solidarité et de soutien à la population de Siliana : Mardi 4 décembre 2012, de 18h30 à 20h30 place de la Fontaine des Innocents, Paris 75001 Métro : Châtelet ou les Halles
PREMIERS SIGNATAIRES
Les associations :
Association Démocratique des Tunisiens en France - ADTF
Association des Tunisiens en France - ATF
Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens - UTIT-IDF
AIDDA
Collectif 3C
Ideal 92
Fédération des Tunisiens Citoyens des deux Rives - FTCR
Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie - CRLDHT
Réseau Euro Maghrébin Citoyenneté et Culture - REMCC
Mouvement Citoyen des Tunisiens en France - MCTF
Association des Travailleurs Maghrébins en France - ATMF
Association des Marocains en France -AMF
Manifeste des Libertés
Association Vérité et Justice Farhat Hached - AVJFH
Association des Tunisiens du Nord en France - ATNF (Lille)
Union des Tunisiens pour une Action Citoyenne - UTAC
Dynamique Citoyenne des Tunisiens à l’Étranger - DTCE
Vérité et Justice Pour l’Algérie - VJPA
Association pour les Droits de l’Homme au Maroc - ASDHOM
Elamal (Roanne)
Cercle des Tunisiens des Deux Rives - CTDR (Nimes)
Agir pour le Changement et la démocratie en Algérie - ACDA
Ligue des Droits de l’Homme - LDH
Le Mouvement contre la Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples - MRAP
Cedetim
Les organisations politiques :
Fédération Aljoumhouri France Nord (Tunisie)
PTT-7ème Congrès
El Massar France
Nida Tounes
Ettakattol France Nord
Avec le soutien de :
Syndicats :
Confédération Générale du Travail - CGT
Force Ouvrières - FO-CGT
Fédération Syndicale Unitaire - FSU
Solidaires - SUD
Les partis politiques :
Partis Communiste Français - PCF
Les Alternatifs
Europe Ecologie les Verts - EELV
Nouveau Parti Anti-capitaliste - NPA
Fédération pour une Alternative Sociale et Écologique FASE
Parti du Gauche - PG
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