Déclaration de personnes préoccupées par la situation au Kenya et d’organisations de défense des Droits de l’homme, de gouvernance et d’affaires juridiques
Nous parlons au nom des organisations de défense des droits de l’homme, de la gouvernance et des affaires juridiques au Kenya, ainsi que de celui des citoyens préoccupés par la situation du pays, qui nous ont contacté et ont choisi de travailler avec nous au cours des deux dernières semaines.
Nnous avons relevé qu’au coeur des trois formes de violence que nous connaissons actuellement, partout dans le pays — désorganisée et spontanée, l’activité organisée des milices et l’usage disproportionné de la force par les forces de la police et de l’Unité des Services Généraux au Kenya — figure la violation des libertés fondamentales et des droits directement liés au processus électoral.
Il est clair que les irrégularités et mauvaises pratiques relevées au cours du recensement des votes ont été si graves qu’ils peuvent dénaturer les résultats. Certaines de ces irrégularités et mauvaises pratiques sont illicites—rendant ainsi le résultat supposé de la présidentielle non seulement illégitime mais aussi illégal. Nous considérons donc que Mwai Kibaki est toujours dans l’exercice de son premier mandat.
Nous notons maintenant, avec une vive préoccupation, l’annonce faite par l’homme qui a été officiellement installé comme président de la République. Nous considérons que cette annonce a été faite par un homme exerçant un pouvoir illégitime et illégal, et donc nul et non avenu. Nous avons également relevé que cette annonce a effectivement aggravé et exacerbé la violence actuelle — comme en attestent les protestations désorganisées et spontanées auxquelles nous avons assistées en réaction à l’annonce qui a été faite. Nous estimons que l’annonce a gravement compromis l’environnement de la médiation. Nous refusons de permettre à l’homme qui a été investi comme président de la République de continuer à mettre la nation devant ce qui, en réalité, est une série de faits accomplis.
Par conséquent, nous réitérons nos exigences selon lesquelles :
1. Les Etats africains et le reste de la communauté internationale, surtout les Etats-Unis étant donné son approche unilatérale actuelle peu coopérative, de continuer à plaider en faveur d’une médiation régionale sous la direction du président John Kuffour du Ghana, président ex exercice de l’Union Africaine, entre le Parti de l’Unité Nationale et le Mouvement Démocratique Orange pour trouver une issue heureuse à la mascarade électorale qui a eu lieu;
2. Le processus de médiation doit être mené pour, prioritairement, s’entendre sur un organise intérimaire de supervision des élections pour procéder à une vérification judiciaire du processus de vote et de recensement des voix en vue de recommander, sur la base de ses conclusions, un nouveau décompte ou une reprise du scrutin dans un délai bien précis;
3. Les Etats africains et le reste de la communauté internationale doivent, dans la période intérimaire, dénier toute reconnaissance officielle à l’homme qui a été investi comme président de la République et à son prétendu gouvernement ;
4. Tous ceux qui ces soi-disant membres du gouvernement doivent refuser de pendre fonction pour permettre la poursuite du processus de médiation:
Ont signé :
- Africa Centre for Open Governance (AfriCOG)
- Awaaz
- Centre for Law and Research International (CLARION)
- Centre for Multiparty Democracy (CMD)
- Centre for Rights, Education and Awareness for Women (CREAW)
- CRADLE
- Constitution and Reform Education Consortium (CRECO)
- East African Law Society (EALS)
- Fahamu Kenya
- Haki Focus
- Hema la Katiba
- Independent Medico-Legal Unit (IMLU)
- Innovative Lawyering
- Institute for Education in Democracy (IED)
- International Commission of Jurists (ICJ-Kenya)
- Kenya Human Rights Commission (KHRC)
- Kenya Leadership Institute (KLI)
- Kenya National Commission on Human Rights (KNCHR)
- Kituo cha Sheria
- Law Society of Kenya (LSK)
- Media Institute
- Muslim Human Rights Forum
- National Constitution Executive Council (NCEC)
- Release Political Prisoners (RPP)
- Society for International Development (SID)
- Urgent Action Fund (UAF)-Africa
- Youth Agenda
Veuillez contacter Linda Ochiel, Chargée des droits de l’homme, des médias et de la communication, à la Commission nationale des droits de l’homme au Kenya (KNCHR) CVS Plaza, Lenana Road
Boite postale No : 743559-00200 Nairobi-Kenya Tél :254-20-2717908/2717928/2712664
Téléphone cellulaire: 254-722-583-200/254-727-642193 ?[email protected]
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