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Omar Bongo a vécu une seule fois. Mais il est mort deux fois.

Dimanche 7 juin des médias français annoncent le décès du président gabonais. Le lendemain, dans la matinée, les autorités gabonaises démentent l’information. Le Premier ministre gabonais, Jean Eyeghe Ndong, s’étant rendu dans la clinique espagnole Quiron à Barcelone, où le doyen des chefs d'Etat africains était hospitalisé depuis le 11 mai, déclare : «nous avons constaté que le président de la République (...) Omar Bongo Ondimba est bien en vie ». La confirmation officielle du décès intervint dans l’après midi de la journée du lundi 8 juin 2009 avec un communiqué remis en main propre à la presse par le même Premier ministre Jean Eyeghe Ndong.

«C'est à 14H30 (12H30 GMT) que l'équipe médicale m'a informé, ainsi que les officiels et membres de la famille présents, que le président de la République, chef de l'Etat Omar Bongo Ondimba, venait de rendre l'âme des suites d'un arrêt cardiaque. » Deuxième mort. La vraie. L’officielle.

Né sous le nom d'Albert-Bernard Bongo dans la province du Haut-Ogoué, Omar Bongo fait ses études au Congo voisin. Après son service militaire, le voici au compte des services secrets français et travaille officiellement comme commis des postes. Il intègre l’entourage de Léon Mba, futur président du Gabon. Après l'indépendance, en 1960, il fut vice-président et bras-droit de Léon Mba, avant de lui succéder après sa mort en 1967. En 1968, il fonde le Parti démocratique gabonais, socle du monopartisme jusqu'en 1990. Franc-maçon depuis 1965, il se convertit en 1973 à l'islam et devient El Hadj Omar Bongo.

Pour certains, cette conversion n'est qu'un moyen de se faire bien voir des pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, en majorité musulmans, le Gabon étant producteur de pétrole. En 1990, Bongo est poussé à organiser une conférence nationale à l'issue de laquelle il accepte la restauration du multipartisme. Il ajoute le nom de son père au sien et devient donc en 2004 Omar Bongo Ondimba. A la présidentielle du27 novembre 2005, il est réélu avec 79,18 % des suffrages selon les résultats officiels.

Le décès de son épouse Edith Lucie Sassou Bongo Ondimba, fille aînée de Denis Sassou Nguesso, le Président du Congo, le 14 mars 2009, des suites d’une longue maladie, l’a « profondément marqué ». Le 6 mai, il « suspend momentanément ses activités », pour se reposer et faire le deuil de son épouse. Le 11 mai 2009, Omar Bongo est admis, dans un état grave mais stationnaire, à la clinique Quiron à Barcelone en Espagne, en Espagne. Il a préféré ce pays à la France en raison de l'affaire dite des biens mal acquis qui lui vaut des démêlés avec la justice. Omar Bongo faisait simplement un bilan de santé, selon la présidence gabonaise, alors que plusieurs sources l'annonçaient atteint d'un cancer des intestins.

Sa mort, intervenue officiellement le 8 juin 2009, plonge son pays le Gabon dans l’incertitude, l’Afrique dans la nostalgie et la « Françafrique » pourrait accusé un sévère coup. « L’Afrique sans la France c’est comme une voiture sans chauffeur. La France sans l’Afrique c’est une voiture sans carburant » a dit qui souhaitait qu’on souvienne de lui comme « celui qui a œuvré pour la paix et l’unité nationale au Gabon.

* Oussouf Diagola est le directeur de Farafina, un magazine africain pour la diaspora publié en France

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