Les gouvernements occidentaux considèrent la diaspora avec suspicion. Ils acceptent l’inclusion des migrants seulement dans certaines circonstances spécifiques et souvent à des conditions strictes et se barricadent de plus en plus derrière leurs frontières. Il est donc temps que les gouvernements africains réfléchissent comment ils vont gérer le phénomène de migration interne et la diaspora.
De nombreux problèmes contemporains affligent l’Afrique. Je pense aux persécutions politiques, au manque d’opportunités économiques et aux dérives des conflits ethniques qui constituent un gros obstacle analytique et limitent sérieusement notre capacité à élaborer de véritables solutions : notamment l’acceptation de l’Etat/nation comme premier et principal instrument de régulation de la sphère sociopolitique.
Cette disposition, bien qu’il soit possible de l’abolir dans de nombreux cas d’élaboration de politique ou de recherche académique au niveau mondial, atteint ses conséquences les plus bizarres là où l’Etat lui-même a été introduit comme une nouveauté. Tel est le cas de l’Afrique qui était une terre de communautés éparpillées ou, d’en d’autres cas, de grands empires, mais qui, avant l’avènement du colonialisme, n’ont jamais été un espace habité par des nations définies selon des lignes ethniques, délimité par des frontières précises.
Dans cet article, j’aborde la nécessité de mettre dans leurs contextes historiques les actuels problèmes de xénophobie afin de comprendre qu’ils ne sont pas nécessairement liés à un mouvement accru de population par delà les frontières, mais plutôt au regard que les élites nationalistes des Etats portent sur ces flux.
L’ETAT/NATION ET L’AFRIQUE
Au cours du 19ème siècle, l’avènement de Europe de l’Etat/nation a été favorisé par des dynamiques simultanées et imbriquées. Lesquelles sont, entre autres, la diffusion de l’économie capitaliste, de l’urbanisation, de l’amélioration des moyens de transport, l’accroissement des compétitions politiques et la crise croissante de l’empire.
En réaction à ces évènements, des nouvelles formes d’organisation politique et de compétition économique devaient être négociées dans cette société changeante. C’est alors que le paradigme nationaliste a émergé pour tenter d’octroyer des espaces politiques et des privilèges à une classe définie seulement, tout en excluant de nombreuses autres désignées aujourd’hui sous l’appellation de "minorités".
Afin de préserver ces espaces, les mouvements de populations d’un pays vers l’autre ont été rendus plus difficiles par de stricts contrôles aux frontières ainsi que par "l’invention du passeport" au cours du 20ème siècle [1] A cause de l’influence des élites nationalistes, les migrants sont devenus suspects aux yeux des populations nationales. De plus, la terrible expérience de deux guerres a encore renforcé l’idéologie normative des nations en ce qui concerne les frontières, la citoyenneté et la souveraineté.
La diffusion des Etats/nations en Afrique a eu lieu en l’absence de nombreux éléments mentionnés ci-dessus, ce qui indique la nature artificielle des implications pour le continent. Au cours des millénaires précédents, l’Afrique a emprunté des trajectoires différentes en matière d’organisation politique, de modes de production économique et d’interprétations philosophiques de la communauté. Il est bien connu, par exemple, que dans différents Etats africains (comme le Tchad, le Niger, la Somalie) la vie nomadique est toujours une façon pertinente pour assurer la survie des populations. [2]
De même, la prévalence de la vie communautaire dans l’Afrique précoloniale offre une différence frappante, comparée aux éléments individualistes constituants les sociétés européennes. De plus, lorsque des puissances politiques ont été organisées sous forme d’empire en Afrique, [3] la pluralité ethnique a été un ingrédient fondamental pour favoriser les relations économiques entre des endroits sis à grandes distances les uns des autres. [4]
Ainsi, lorsque les puissances coloniales ont imposé l’Etat/nation au cours de l’effort colonial, ils ont d’abord créé et laissé derrière eux des territoires enclos qui affecteront les communautés locales de diverses façons, y compris la définition du statut social des migrants. Nous savons clairement qu’il n’y a pas eu de méthodologie scientifique pour tracer des frontières politiques ou anthropologiques. Pas plus que les institutions locales n’ont été prises en compte lorsque les principes des puissances européennes ont été transférés et imposés à l’Afrique avec pour seule raison le bénéfice des colonisateurs.
La création d’Etat avait surtout pour but d’ordonner l’expansion des puissances européennes sur le continent, empêchant ainsi l’émergence de conflits entre elles. Malheureusement, les disciplines académiques du monde entier ont aussi joué un rôle dans la promotion du paradigme de la suprématie de la société Etat/nation au détriment de formes d’organisation politique alternative qui ont été qualifiées de "primitives". [5] Même après l’indépendance, l’opportunisme: aussi bien que le processus d’imitation au sein de l’élite africaine sont venus renforcer, dans une bonne partie du discours dominant et des politiques gouvernementales la supposition que le sédentarisme et l’Etat étaient l’unique mode de la modernité. Il est fait état ici de ces considérations historiques afin de mettre en lumière le fait que la migration est apparue sous une classification négative qui la dépeint comme une menace pour les sociétés où les migrants souhaitent s’établir ou se sont réfugiés en raison de guerres.
Le domaine de l’étude/politique/analyse de la migration est donc une histoire d’exclusion. L’Europe en a fait l’expérience depuis le début du 20ème siècle au détriment des migrants africains, mais aussi, avant les accords de Schengen, au détriment d’autres Européens. L’Afrique connaît une tendance similaire : le traitement réservé par les autorités sud africaines aux Zimbabwéens, ou aux Somaliens au Kenya sont des exemples parmi d’autres. Dans ce dernier cas, la tournure des évènements récents montre une nationalisation alarmante du discours dominant en terme d’intégrité territoriale à préserver pendant que les Somaliens vivant au Kenya avaient le sentiment que les autorités kényanes sabotaient la communauté des affaires somalies au Kenya.[6]
L’élément essentiel à l’origine de la plupart de ces fâcheux résultats est dû à une idéologie nationale qui crée les nouveaux espaces politiques de compétition et d’exclusion. Suite à l’héritage de ces frontières coloniales, qui ont produit trois décennies de confrontations territoriales sanglantes, les gouvernements semblent maintenant tenter de réaligner leurs politiques le long de ces frontières inventées avec l’objectif de nationaliser la population et de réguler l’accès à l’espace politique selon des critères de nationalité. La réalisation de ce projet de nationalisation représenterait le point le plus éloigné, jamais atteint, de l’union continentale envisagée avant même la vague de décolonisation des années 1960 ? En outre, le processus d’exclusion de tout un segment de la population risque de générer une réponse violente de la part des exclus.
Retrouver l’essence de la migration : pourquoi pas l’Afrique ?
Les développements académiques récents semblent avoir clairement établis que la migration est un phénomène typique de l’histoire humaine. Ni bon ni mauvais mais typique parce des groupes se sont, de façon routinière, au fil du temps, déplacés d’un endroit à l’autre. L’Etat/nation, la forme principale de gouvernement dans le monde, a, au cours de l’histoire, tenté de contrôler et de limiter les mouvements de population par l’invention de frontières, de passeports, de la citoyenneté et d’autres mesures. Tout ceci s’est produit au cours des deux derniers siècles durant lesquels le phénomène millénaire de la migration humaine a été escamoté, découragé ou nié afin que la "frontiérisation" du monde puisse émerger comme étant la norme et naturelle.
Ainsi nous vivons aujourd’hui sous la "tyrannie de l’exception" qui dicte la définition et le regard posé sur la migration. Depuis le début des années 1990, le paradigme transnational a émergé dans le domaine des sciences sociales pour une explication alternative du phénomène actuel. C’est un développement plutôt tardif parce qu’auparavant les études ont été – consciemment ou inconsciemment - limitées par la persistance de l’Etat/nation comme unité primaire d’analyse, une tendance réductionniste étiquetée "nationalisme méthodologique" par certains chercheurs. [7]
Les théories de trans-nationalisme, suivies peu après par les théories cosmopolites, recouvrent l’idée d’un monde constitué de connexions transnationales entre les gens, comme elles sont apparues à la fin de la Guerre froide. Les analyses se sont centrées sur les gens qui se déplacent vers des endroits nouveaux et restent attachés à leur terre d’origine par des liens puissants. L’histoire de nombreux migrants se reflètent dans ces études plutôt que dans les définitions des gouvernements selon lesquelles ils étaient classés comme menace pour l’identité nationale ou pire encore, étaient identifiés comme terroristes et devenaient un problème de sécurité nationale. Ce qu’il y a de plus intéressant est que la migration a été qualifiée d’aspect naturel de la vie humaine, un aspect qui n’a rien de nouveau, pendant que le rôle de l’Etat/nation à l’ère de la globalisation est remis en cause. [8]
Il est évident que l’Afrique, en raison de son histoire, vient à l’esprit naturellement comme étant le lieu du trans-nationalisme et de l’esprit transnational. L’Afrique est l’endroit juste pour recouvrer la notion d’interconnexion dans l’histoire du monde.
POURQUOI L’URGENCE ?
J’ai affirmé dans le titre qu’il y avait urgence à penser en-dehors du cadre de la nation. Pourquoi cela ? J’avance que l’urgence est dictée par des contingences historiques. Comme cela a souvent été dit, l’Afrique est prise dans un processus de négociation entre des valeurs traditionnelles et des valeurs extérieures. Il y a plus de vingt ans, Mudimbe y a fait références en ces termes [9] : "Un système qui dichotomise a émergé : (…) traditionnel versus moderne, oral versus écrit et imprimé, agraire et communautés coutumières versus civilisation urbaine et industrialisée, économie de subsistance versus des économies hautement productives".
A une époque plus récente, la dichotomie s’est étendue au même rythme à l’expansion de l’Etat/nation en Afrique pour inclure de nouveaux champs de contestations politiques. En accord avec certains chercheurs sur le trans-nationalisme, j’avance que l’on doit maintenant aussi prendre en compte une tension entre le règne de la démocratie et le capitalisme. [10] En Occident on affirme que ces tensions ont conduit à l’inégalité et à l’instauration subséquente de politiques sociales pour les contrebalancer. Toutefois, les dispositions de l’assistance sociale à différents niveaux sont régulées par les tenants de la citoyenneté, ce qui signifie que seul les ressortissants nationaux peuvent y accéder.
QUELLES IMPLICATIONS POUR L’AFRIQUE ?
La question de la migration et de l’exclusion des étrangers est d’une importance capitale : plusieurs Etats africains, peut-être ceux équipés de l’appareil bureaucratique le plus efficace, vont en direction du dilemme de la citoyenneté sociale et élaborent peut-être des solutions reposant sur la catégorisation nationale. En bref, les Etats africains imitent l’Occident une fois de plus. Est-ce là une stratégie appropriée ? Les gouvernements occidentaux, comme nous les connaissons, considèrent la diaspora avec suspicion. Ils acceptent l’inclusion des migrants seulement dans certaines circonstances spécifiques et souvent à des conditions strictes et se barricadent de plus en plus derrière leurs frontières. Je pense qu’il est temps que les gouvernements africains réfléchissent comment ils vont gérer le phénomène de migration interne et la diaspora.
QUEL FUTUR POUR LES ETATS AFRICAINS ?
Dans le contexte global, nous assistons à l’émergence d’analyses transnationales, l’élaboration de politiques transnationales, l’inclusion de la diaspora dans le processus décisionnel de certains gouvernements, la mise sur pied de plus en plus d’organisations internationales. Il semble que nous soyons à la croisée des chemins qui nous contraint à nous demander si le critère national va réguler l’accès à l’espace national dans la compétition pour les ressources. Dans ce cas, nous nous attendons à la perpétuation de dynamiques sociales d’exclusion et nous pouvons aussi prédire que toute question de citoyenneté sociale sera définie selon la nationalité.
Ce dernier processus renforcera la production d’inégalités sociales et empêchera les migrants de trouver un espace égal dans la société. Dans ce cas, les migrants tendent à devenir la cible des politiques de contrôle répressifs des gouvernements. C’est là le cercle artificiel dans lequel les Africains sont entrain de pénétrer. L’alternative est la reconnaissance de la prévalence des connexions transnationales qui relient le monde d’aujourd’hui comme la première étape en direction de l’atténuation des créations nationales fictives en ce qui concerne le contrôle aux frontières, les droits de la citoyenneté, les politiques migratoires etc. Par ailleurs, il faut procéder à une analyse en dehors du cadre de l’Etat pour rendre à un certain nombre d’institutions leur légitimité ainsi que la restauration de pratiques considérées actuellement comme "informelles" simplement parce qu’elles sont en dehors du cadre de l’action politique de l’Etat.
Bien sûr, dans tout le corpus des normes traditionnelles d’Afrique, il y a des dispositions spécifiques qui régulent les relations de la communauté avec les étrangers. Ceci est également un développement à considérer dans l’analyse du phénomène de la migration.
AVANTAGES SOCIAUX ET MIGRANTS
L’argument central de cet article est que l’idéologie nationale a des conséquences sur les problèmes de migration dont nous devons être conscients. Déplorer l’exclusion politique ou la persécution de certains groupes spécifiques, c’est blâmer l’Etat/nation et son fonctionnement. Les diasporas et les minorités n’entrent dans cette catégorie que dans la mesure où elles contrebalancent le cœur nationaliste qui promeut les idées inclusives et exclusives de la société. Il s’en suit que les idées panafricanistes sont toujours substantiellement confrontées à l’héritage colonial.
Encore une fois, je vais faire référence à l’histoire des Etats/nations pour tenter d’expliquer les tendances institutionnelles potentielles de certains Etats africains. Les Etats/prévoyance sont caractérisées par des dispositions en faveur de l’assistance sociale pour certains segments de la population. Bien entendu ce n’est pas toute la population qui peut avoir accès à ces services mais, en général, seulement ceux qui ont des droits de citoyens. En Europe, le berceau des nations, les systèmes de prévoyances centrés sur le droit ne sont apparus qu’après la Deuxième Guerre mondiale. Il a été dit que "l’histoire de l’assistance sociale est celle d’une institutionnalisation croissante". [11] En d’autres termes, l’Etat/prévoyance ne peut advenir que lorsqu’il y a une solidarité à la fois verticale, institution/citoyen et horizontale citoyen/citoyen. Il est inévitable que nombre de personnes ne pourront avoir le droit d’entrer dans les programmes d’assistance sociale, ce qui accentuera les inégalités aussi bien que l’identification idéologique des migrants et des membres de la diaspora, l’Autre, à des questions de société (insécurité, terrorisme et ainsi de suite) comme conséquence du manque de solidarité.
En Afrique, le Bureau International du Travail a mis en évidence une augmentation des dépenses publiques au cours des quinze dernières années, ce qui est source de préoccupation quant au futur de l’Etat/prévoyance. [12] Dans les cas de l’Afrique du Sud et du Kenya, actuellement sous le feu des projecteurs, la question de la solidarité nationale et des dépenses publiques devient cruciale, au sein de violences considérables et de tensions accrues dans la société
LES GENS AU CENTRE !
L’enracinement des politiques et des politiques sociales qui sous-tendent l’argument de la solidarité nationale est lourd de conséquences. D’une part, il favorise la pratique interne de différenciation entre ceux qui appartiennent à la nation et ceux qui ne lui appartiennent pas. D’autre part, elles sont responsables des interventions étrangères de l’Etat en contrôlant la migration. Même les patrouilles en Méditerranée menées par l’Union européenne sont le résultat d’une augmentation de la pression sécuritaire ainsi que des vociférations concernant l’invasion par les Autres.
La réorganisation des politiques africaines autour de la notion de solidarité nationale, sur un continent qui historiquement était composé de politiques décentralisées, génère une affiliation fictive. Depuis l’époque coloniale, il y a eu un hétéromorphisme substantiel entre les institutions et la société. Sur cette base, toute revendication nationaliste est susceptible d’être monopolisée par un groupe spécifique au détriment d’autres, générant une nouvelle ruée sur les ressources de l’Etat. Dans ce jeu politique sanglant, les migrants sont les éléments les plus vulnérables de la société, victimes de la stratégie du bouc émissaire au nom, une fois de plus, de calculs politiques. La solution, pour atténuer ces tensions à temps, avant qu’elles n’atteignent le point d’ébullition, consiste à utiliser l’espace politique disponible et remettre en cause le rôle de l’Etat/nation en Afrique.
A la lumière des théories trans-nationalistes, de nombreux chercheurs de l’époque contemporaine reviennent aux gens, aux migrants comme unité d’analyse. Ensuite, il est nécessaire que les migrants eux-mêmes soient conscients de leur potentiel de catalyseurs de changement et agissent en conséquence dans l’espace politique auquel ils peuvent accéder : des gouvernements nationaux de leur patrie aux institutions de leur pays d’adoption, les organisations internationales, les associations de migrants, etc. Toutefois, mêmes ces citoyens convaincus par les idéaux panafricains, ou même les milieux académiques, doivent agir à partir de leurs positions privilégiées dans la société pour faire entendre des revendications similaires. Leur objectif commun doit être le rejet de l’Etat normatif ainsi que l’atténuation de la législation fictive qu’il a créée.
En se défaisant de l’association idéologique entre solidarité et nationalité, ceux qui sont maintenus classés comme migrants peuvent trouver un espace légitime pour participer à la société et à partir de là, il est aussi possible de réduire les inégalités artificielles apparues au cours du temps. L’Afrique et les Africains de la diaspora peuvent montrer le chemin de cette approche transnationale, cosmopolite de la gouvernance et de nombreux autres migrants dans le monde entier pourraient être libérés de la "cage nationale".
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** Marco Zoppi est un doctorant en "Histoire et dynamique de la globalisation" à l’université de Roskilde au Danemark. Ses recherches actuelles portent sur la diaspora somalienne en Scandinavie. Il est titulaire d’un Master en Etudes africaines de l’université de Copenhague. Ses intérêts personnels incluent, la géopolitique, l’histoire africaine et le colonialisme – Texte traduit de l’anglais par Elisabeth Nyffenegger
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REFERENCE
[1] Torpey, John (2000). The invention of the passport: Surveillance, Citizenship and the State. Cambridge: Cambridge University Press
[2] Data can be found, for example, on the CIA World Factbook website: http://1.usa.gov/1jfOttA
[3] Quelques examples d’empires précoloniaux africains : Mali; Songhai; Ashanti; Lunda
[4] Cf. Cooper, Frederick (2014). Africa in the World: Capitalism, Empire, Nation-State. Harvard: Harvard University Press
[5] Cf. Sachsenmaier, D. (2011). Global Perspectives on Global History Theories and Approaches in a Connected World. New York: Cambridge University Press and Kuper, A. (1988). The invention of primitive society. New York: Routledge
[6] Voir : http://bit.ly/1vQSm8a
[7] See for example: Wimmer, A., and N. Glick Schiller (2003). “Methodological Nationalism, the Social Sciences, and the Study of Migration: An Essay in Historical Epistemology”. International Migration Review 37 (3): 576–610
[8] Foner, N. (1997). What’s New About Transnationalism?: New York Immigrants Today and at the Turn of the Century. Diaspora: A Journal of Transnational Studies, 6(3), 355–375
[9] Mudimbe, V.Y. (1988). The invention of Africa. Indiana University Press, p. 17
[10] See Faist, T. (2009). “The transnational Social Question”. International Sociology, 24(1), 7–35
[11] Leisering, L. and Barrientos, A. (2013). “Social Citizenship for the Global Poor? The worldwide spread of social assistance”. International Journal of Social Welfare, 22, p. 55
[12] International Labour Organization (2014). World Social Protection Report 2014/15. Geneva: International Labour Office
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